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 BANG est de retour

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MessageSujet: BANG est de retour   BANG est de retour EmptyMar 22 Aoû - 9:43

Le retour du magazine « Bang ! »
20 août 2006

BANG est de retour Bang-450

Tel un phénix, le magazine critique de bandes dessinées Bang ! revient. Le titre a été racheté par l’éditeur Éric Borg, déjà détenteur de Zoo, une expérience unique et réussie de gratuit dans le monde de la BD francophone. Nous avons rencontré cet entrepreneur passionné qui cherche à renouer avec la glorieuse époque où les magazines de BD prospéraient en France.

Eric Borg, l’éditeur de Bang !

BANG est de retour Eric-Borg-portrait

Photo :(c)D. PasamonikÉric Borg n’est pas un nouveau dans le petit monde de la BD, ni même dans celui de la presse. Si son nom nous est familier (il porte le même nom qu’Axel Borg, l’ennemi juré du journaliste Lefranc de Jacques Martin), le personnage nous est inconnu. Né à Tunis il y a 45 ans, il a une dégaine d’adolescent aux yeux rêveurs et à la barbe fleurie. Sa famille ayant rejoint la France en 1971, c’est en Tunisie qu’il découvre la BD : Mickey, Pif, Pilote, les super héros de Strange. Mais en France, dans le nouvel environnement qui est le sien, il découvre ses mutations les plus récentes : l’Écho des Savanes de Gotlib, Brétécher et Mandryka, Métal Hurlant et (A Suivre) qu’il suit avec intérêt depuis le N°1. Ces découvertes correspondent aux années où il passe le bac, puis fait l’ESSEC, une école de commerce réputée. A 25 ans, il décroche de la BD. Amateur de presse plus que d’albums, il ne trouve plus en kiosque les titres qui ont auréolé son adolescence. Comme les dinosaures, les grands journaux de BD ont mystérieusement disparu.

BANG est de retour Bang-version-Caster[

Des débuts de journaliste BD
La première version de ’Zoo’En 1980-81, il participe à l’aventure des radios libres. La gauche venait d’arriver au pouvoir, des énergies s’étaient libérées. Sur les ondes, chacun prenait les devants, certains bâtiront des empires médiatiques. « J’invitais à mes émissions des inconnus comme Bilal, Margerin, le génial Yves Chaland, se souvient Eric Borg, dans une émission qui s’appelait « Radio Snoopy », c’était un jeu de mots avec Radioscopie de Gérard Chancel. Ca a duré deux ans pendant lesquels j’ai rencontré toutes mes idoles. C’était l’aventure, ces radios étaient interdites et on voyait les flics se pointer en pleine émission pour saisir le matériel... » Mais il faut gagner sa vie et cette courte expérience radiophonique le pousse vers un métier sérieux : le show-biz, chez Pathé-Marconi EMI. C’était l’époque glorieuse (hum) du top-50 et de Jeanne Mas. Après deux ans, il en a marre de vendre de la soupe et se casse au Canada pour y lancer un « tube » de sa composition, qui se retrouve placardisé à la suite d’un changement de directeur artistique.

Les métamorphoses de Zoo

Cinéastes
"Un Cahier du Cinéma" en plus branché"Dans la Belle Province, il découvre le magazine Voir, un citymag, une de ces publications culturelles gratuites locales, parfois soutenue par les municipalités, qui fleurissent alors en Amérique et un peu en Allemagne et dans le nord de l’Europe. Il y voit un modèle économique susceptible d’être importé en France. De retour en métropole, il lance un magazine de ce type en 1989, mais en kiosque en même temps que sous la forme d’un gratuit diffusé dans les bars, les cinémas indépendants et les lieux culturels ; il porte le nom de Zoo, déjà. On n’y trouve pas du tout de la bande dessinée : le cinéma, la musique, les arts graphiques, la photo,... y sont fortement représentés mais pas le neuvième art. Est-ce pour cela qu’il ne dure que le temps de trois numéros avant de sombrer corps et biens ? C’est possible. Zoo disparaît de la carte, même si, entre-temps, le Professeur Choron et son équipe lui piquent le titre huit ans plus tard pour se planter, avant même qu’Éric Borg, qui a déposé la marque, ait eu le temps de lui coller un procès.

Zoo version cinémaCette première expérience est un cuisant échec pour le jeune entrepreneur qui, pour se renflouer autant que pour faire honneur à son diplôme, se lance dans l’immobilier en décidant d’y rester le moins longtemps possible, d’y assurer ses arrières, et puis de revenir à la culture, un secteur qu’il juge autrement plus intéressant. Il pense s’y consacrer trois ans, ce métier vit à ce moment une sorte d’âge d’or, mais un retournement de tendance subit l’oblige à attendre trois autres années pour amortir ses investissements.

Cela fait, il relance Zoo à nouveau. Avec ce nouveau projet, Éric Borg une cible très claire : le cinéma d’auteur qui commençait à percer avec des films comme Marius et Jeannette de Guédiguian, un genre qui, trois ans auparavant, faisait quelques milliers d’entrées mais qui là, commençait à dépasser le cap du million de spectateurs. « Il y avait un engouement qui permettait aux diffuseurs indépendants de s’intéresser à ce type de presse analyse Éric Borg. On a lancé ‘Zoo’ sur cette base là, un modèle de la presse gratuite financée par la publicité, et cela a marché pendant quelques années. On ne faisait pas des fortunes mais on s’en sortait. » Le Zoo « cinéma » fait ensuite une incursion dans les kiosques en 1997-1998 avec une formule payante, puis fait sa mue dans une formule luxueuse nommée Cinéastes, « une sorte de ‘Cahier du Cinéma’ en plus branché ». Elle dure le temps de 15 numéros mais le développement est difficile car la concurrence est rude et menée par des acteurs puissants. « J’étais aussi saturé par la dimension uniquement « critique » de la presse cinéma, confesse notre éditeur. Il lui manquait quelque chose, une dimension plus créative. » Fin de la deuxième vie de Zoo.

Zoo BD version tabloïdLe retour à la BD



« Je ne sais plus par quel biais, je me ré-intéresse à la presse BD, raconte Éric Borg, mais j’ai le souvenir de la presse BD des années 1970 avec des titres historiques comme ‘Pilote’ et je trouve que cette dimension là manque au marché, je n’y vois rien de ressemblant, qui soit aussi beau. Je reprends ‘Zoo’ et je le convertis à la BD avec l’idée assez folle d’en faire un tabloïd culturel à la ‘Charlie Hebdo’. Ca plaît beaucoup aux rares lecteurs qui arrivent à le trouver, mais c’est un massacre au niveau de la diffusion avec des kiosquiers qui ne savent pas le positionner, car c’est un mensuel qui est placé avec les quotidiens et les hebdomadaires. J’ai fait un sondage auprès de 50 kiosques, 10 seulement savaient qu’ils l’avaient ! On a arrêté au bout de quatre numéros. On reprend alors l’idée du gratuit et là, par contre, on s’aperçoit qu’elle marche tout de suite. On arrive à trouver des annonceurs et un réseau de près de 200 libraires BD pour le diffuser. » Résultat : un tirage à 75.000 exemplaires, un chiffre inouï pour un magazine spécialisé en BD, et plus de 200.000 lecteurs. « On est pratiquement le seul titre d’analyse consacré à la BD qui tire autant, nous dit Éric Borg. Le support plaît et on a un très très bon retour puisque les lecteurs attendent le prochain numéro. »

BANG est de retour Zoo-version-tabloid

’Zoo BD’ version gratuit
Prix public : Zéro euros !Il y a environ 10 pages de publicité sur 32 pages qui constituent le fascicule. Parallèlement à cela, il est lisible en PDF sur internet pour ceux qui ne le trouvent pas, ou ne l’on pas trouvé à temps. Il parle de toutes les BD, aussi bien les BD à fort tirage que des petits éditeurs. C’est un bimestriel qui publie six numéros par an plus deux hors série, comme ce « spécial manga » sorti à l’occasion de Japan Expo. Le concept éditorial est « culture et BD », l’ouverture sur les autres arts : Arts, littérature, cinéma... « On arrive à trouver un compromis avec l’idée d’un gratuit et ses contraintes, nous dit Borg. C’est plus une mise en avant des beaux travaux des éditeurs qu’un jeu de massacre » dit Borg. Zoo réalise là une quatrième renaissance réussie.

]BANG est de retour ZOO-version-gratuit

Triple Bang !

Éric Borg sait-il que la revue Phénix, fondée par Claude Moliterni est un des premiers magazines « sérieux » consacrés à la bande dessinée en France ? Toujours est-il que son affection pour les titres renaissants trouve encore une application dans son nouveau projet : la relance de Bang !, le titre créé par Benoît Peeters et Vincent Bernière pour Casterman et Beaux-Arts Magazine , deux entités appartenant groupe Flammarion, un magazine de référence sur la bande dessinée qui avait connu récemment une nouvelle mue en s’associant pour trois numéros avec le magazine Les Inrockuptibles avant de s’arrêter brièvement.
Comment l’éditeur de Zoo s’est-il intéressé à Bang ! ? « Cela s’est fait par hasard, raconte Éric Borg. J’ai croisé Louis Delas sur le stand Casterman. J’allais y voir mon frère qui venait d’y être embauché comme éditeur [1]. J’allais boire un café avec lui sur le stand quand je rencontre Louis Delas. Il connaissait déjà ‘Zoo’ et en discutant de ‘Bang !’, il me dit que ‘Les Inrocks’ ne souhaitaient pas continuer, mobilisés qu’ils étaient par le lancement de leur nouvelle formule, et que Casterman cherchait un nouveau partenaire pour l’édition de ce titre. On a décidé que je rachèterais le label avec un partenariat sur l’édition. » Le chiffre de la cession est confidentiel. La nouvelle direction ne conserve pas l’ancienne équipe puisque Éric Borg devient rédacteur en chef de cette nouvelle formule, épaulé entre autres par Julie Bordenave, Olivier Pisella et Jérémy Fraise.

’Bang !’ version Casterman/Beaux Arts Magazine

« Le creuset de la nouvelle BD de demain »
Avec cette assise solide, (Bang ! vend entre 20.000 et 25.000 exemplaires par numéro et dispose d’un portefeuille d’environ 1000 abonnés), Éric Borg entend garder l’esprit du titre d’origine : une haute tenue rédactionnelle, des choix d’auteur et des paris esthétiques avec un regard pointé vers l’avenir, un côté très varié... « On sera même plus ouverts que cela ne l’était jusqu’à présent précise-t-il. On abandonne le côté thématique mais on conserve un dossier central de 10-12 pages. Dans ce premier numéro, le dossier porte sur « L’Avenir de la BD » et Luz nous a fait une BD sur ce thème. Le 15 octobre, le dossier portera sur la BD chinoise et c’est Mathieu Sapin qui, en totale liberté, fera une BD sur ce sujet. Mais on ne s’arrêtera pas à cela : La mission que je m’assigne et qui était celle que Casterman voulait dès le départ est d’en faire un laboratoire de recherche de la BD. Qui dit laboratoire, dit recherche de nouveaux auteurs et un accompagnement de leur travail en les lançant en pré-publication. ‘Bang !’ sera le creuset de la nouvelle BD de demain ! On trouvera de l’humour décalé, un univers plus poétique comme celui de Trouillard, des créateurs que vous ne connaissez pas, mais que vous allez découvrir. Il y a en France un vivier d’auteurs exceptionnels mais pas de presse pour les accompagner ! »


’Bang !’ version Casterman/InrockuptiblesCar dans un contexte de surproduction, Éric Borg pense que la communication est le facteur-clé du succès. « Quand Astérix se vend à trois millions d’exemplaires et que d’autres se vendent à quelques milliers, je ne dirais pas qu’il y a surproduction, je dirais qu’il y a un écart trop important entre ce méga best-seller et les autres. C’est donc plus un problème d’équilibre de communication, d’accompagnement. Il faut un rééquilibrage, et un rééquilibrage par le conseil, ce que ‘Zoo’ commence à faire en parlant de petits éditeurs comme Achileos ou 6 Pieds sous Terre. L’information, ça change tout ! Elle est en fait inexistante. » Dans cette perspective, il balaie rapidement l’argument de la faiblesse du discours critique avancé par quelques-uns : « C’est de la mystification ! La critique avec un grand K, cela n’existe pas ! Soit l’article est bon, soit il ne l’est pas. » affirme-t-il avec conviction.


Bang ! avait eu chez Casterman une distribution un peu chaotique. D’abord en librairie et pas en kiosque, puis en kiosque et pas en librairie. Ici, il va retrouver ces deux voies naturelles de diffusion : en kiosque via les MLP, en librairie par l’intermédiaire du distributeur Makassar. Tirage : 40.000 exemplaires avec un objectif de vente de 20-25.000.
Mais ces lancements seront accompagnés. Le numéro 6 bénéficiera d’un partenariat avec le Centre Georges Pompidou autour de la BD de reportage. D’autres partenariats sont prévus avec des événements liés à la BD, mais aussi avec un rendez-vous mensuel festif et spectaculaire : une fête aura lieu tous les mois au Neuf Billards rue Saint-Maur à Paris, un lieu branché de Paris, le mardi précédent le 15 de la sortie, prélude à un lieu plus permanent qui devrait être inauguré en 2007, une sorte de galerie-salle de rédaction qui exposera les œuvres des artistes mis en avant dans le numéro du mois. Le tout évidemment soutenu par Zoo qui continue de paraître.

Annonçant la publication dans son magazine de toute une nouvelle génération d’auteurs parmi lesquels Nicolas Chaigneau, Yvang, Sylvain Gérand, Guillaume Trouillard... ou encore Jean-Yves Duhoo édité par L’Association et récemment par Hachette, un groupe d’individualités qui, pour un grand nombre d’entre eux, ont fleuri sur l’Internet en créant des blogs plus créatifs les uns que les autres, Éric Borg conclut : « Il était temps qu’il y ait un titre en presse pour soutenir tout cela. (A Suivre) vendait, à la fin des années 1970, près de 100.000 exemplaires, contribuant à lancer plein de nouveaux créateurs. ‘Bang !’ est le titre qui peut prétendre à cela aujourd’hui ».
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